Qu'est-ce que je fous ici ? Mais qu'est-ce que je fous ici ?
C'est le refrain et le titre d'une vieille chanson écrite par Antoine dans les années soixante. Je sais, certains ne connaissent pas cet air et ces paroles parce qu'ils sont trop jeunes ou trop peu intéressés par les chansons d'Antoine. Certains les ignorent tout simplement parce que la musique n'est pas leur violon d'Ingres.
Il y a ceux qui se sont remémorés ces paroles quand ils se sont retrouvés dans des situations grotesques, ubuesques ou honteuses.
Il y a enfin ceux qui auraient dû s'en rappeler avant d'être confrontés aux trois situations simultanément, surtout quand ils ont provoqué ces dernières de leur propre chef, ou entraînés par leur chef, pas forcément propre.
Vous l'avez compris, je fais allusion à Freddy Vétéran et Riquet Beurgh.
Quelle mouche a piqué ces deux hurluberlus d'aller provoquer les militants du PC à la fête de l'Huma à La Courneuve ? Qui les leur a envoyé ? Il parait qu'ils se sont rendus à l'invitation des dirigeants du journal l'Humanité pour débattre. Personne ne me fera jamais croire qu'ils sont allés plastronner là sans que le grand Yaka ait donné son feu vert, pas plus qu'ils n'ont pris l'initiative de fanfaronner devant la foule.
Riquet précise même qu'il s'attendait à cet accueil et qu'il est prêt à revenir l'an prochain. Bien sûr, devant la réprobation militante, le débat n'a pas eu lieu, à ce régime, il peut toujours revenir.
A qui profite le crime ?
Bien sûr qu'il y a eu crime aux dires de médias qui ont retenu et diffusé de cette fête qui a accueilli plus de 600 000 visiteurs, les séquences où l'on voit les ministres se faire copieusement huer. Le rôle que s'est attribuée la télé est de "victimiser" ces pauvres ministres venus en amis qui se sont fait siffler, insulter, presque lyncher et même agresser à coup de yaourts pour l'un d'eux. Ainsi, le bon peuple peut voir comment sont traités ces représentants de la République par les nervis du parti rouge à la faucille et au marteau, le parti de bolcheviques, du totalitarisme à la Staline. C'est, du moins, ce qu'on voudrait nous montrer.
Quand même, bien que je ne sois pas d'accord à 100% avec ces manières, je me mets à la place de ceux qui souffrent de licenciements, de chômage ou de boulots à temps partiel, tous ces laissés pour compte de "la crise" pour qui l'Etat n'apporte aucune réponse alors qu'il fait des cadeaux somptueux aux plus riches et aux banquiers. Je les comprends quand ils refusent d'entendre un représentant de cet Etat. Pour eux, les remèdes à la crise n'ont et n'auront jamais rien à voir avec ce que pourrait leur dire quelqu'un qui prône le "travailler plus pour gagner plus" et ne fait rien pour leur donner le minimum de travail.
Alors, de grâce, messieurs les ministres, n'allaient pas provoquer ces gens en essayant de jouer les bons samaritains un jour de septembre alors que vous les oppressez pendant les 364 jours restants.
La décence voudrait que, par égard à ces citoyens qui peinent au quotidien, vous décliniez poliment l'invitation du journal ou pour le moins, vous ne montiez pas sur les podiums comme des vedettes que vous ne serez jamais. Mais, dans vos milieux aisés, les mots décence et politesse n'ont pas plus d'importance que les termes : ouvrier, employé, cadre, technicien ou salarié. Ce ne sont que des mots mais qui appliqués aux hommes et sous le règne Sarko, n'engendre que des maux.