Une réponse, voilà ce que j'ai obtenu en grattant sur le web. Et le plus beau de l'histoire, c'est qu'il s'agit d'une réponse à une question que je n'ai pas posée mais que je "me" suis posée.
J'ai trouvé étrange que sa majesté Sarko premier ait remboursé, sur simple lecture du pré rapport de la cour des comptes, les avances qu'il s'était généreusement faites en confusion de ses comptes privés avec ceux de la présidence de la République. Je m'étais dit, naïvement, que pour montrer qu'il jouait la transparence, il avait monté un petit scénario (de 14.123 euros) avec la complicité de la cour des comptes, car il ne faut pas perdre de vue que les membres de cette cour sont pour la plupart désignés par le pouvoir de droite ou eux-mêmes à droite et qu'ils sont magistrats inamovibles. Naïf, mais pas idiot, j'ai gratté le vernis et j'ai fini par arriver au bois.
Ce petit (mini) cachottier nous a envoyé un gros écran de fumée chargé de cacher un labyrinthe de magouilles articulé autour des sondages dont il se nourrit quotidiennement (voir : Marianne2.fr).
La présidence a versé 1,5 millions d'euros à un cabinet d'études fantôme ayant tout pouvoir, sur simple convention d'une page, sans passer par l'obligation d'appel d'offres, pour jouer les intermédiaires entre l'Elysée et les instituts de sondage de son choix…..
Ce cabinet est un client du "politoscope" dont les résultats via "opinion way" sont publiés par Le Figaro et LCI.
En d'autres termes, l'Elysée participe au financement du politoscope sans que son nom apparaisse.
Et la cour relève qu'en dépit des 392 288 euros facturés par le "fantôme" pour des sondages "élyséens", les résultats se retrouvent à la fois à l'Elysée et dans Le Figaro et LCI. Même la société des rédacteurs du journal s'en est émue, c'est dire.
Sur 35 études facturées par le cabinet fantôme, 15 ont fini dans les médias sans que l'on sache qui a réalisé ces sondages ni dans quels médias leurs résultats ont été publiés et amputées de certaines questions. Résultats maquillés, manipulations politiques, problème d'étique chez les sondeurs, voilà un bel exemple de transparence comme aime à les vanter le nano président.
Il faut préciser qu'un certain Patrick Buisson, expert en sondages pour Notre Saigneur, pourrait être à la tête de ce cabinet fantôme. Ancien du "Crapouillot" et de "Minute", auteur d'OAS, histoire de la résistance française en Algérie, ancien directeur de la société éditrice des disques de Le Pen, il est aujourd'hui salarié de LCI et actionnaire principal de "Publifact" (45% de résultats nets en 2005, 55% en 2004 pour 560 000 euros de chiffre d'affaires).
Il y a bien des relations incestueuses entre le Komandant de l'UMP et l'un des nageurs en eaux troubles du fascisme. Comment arriver à se faire élire en incluant le programme de Le Pen dans le sien : mode d'emploi.
Voilà, le paiement de son avance sur frais personnels, insidieusement diffusée dans les journaux de droite, cachait une pyramide de bricolages d'enquêtes publiques destinées à faire mousser le gnome et à financer en sous main Le Figaro et LCI. Vous vous demandiez pourquoi tant de servilité de la part de ces médias ? Vous avez la réponse.