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18 juin 2011 6 18 /06 /juin /2011 21:44

COLUCHE.gif            Curieux, vous ne trouvez pas ? J'ai deux petits enfants de 21 ans qui connaissent presque par cœur les blagues que racontait un certain Marius Colucci. Pourtant, ils ne l'ont pas connu notre Coluche national. Est-ce sa notoriété qui a défié le temps ? Je ne crois pas. C'est tout simplement la pertinence et l'acuité avec lesquelles il a observé et dépeint les travers de notre pays, de ses habitants et de ses hommes et femmes politiques qui restent d'actualité. Aujourd'hui, rien n'a changé, rien n'a évolué sinon dans le mauvais sens, on est dans la surenchère. Les riches sont toujours plus riches et les pauvres toujours plus pauvres, mieux, les classes moyennes qui avaient encore le bonheur de "naviguer" entre les deux extrêmes, sont en passe de rejoindre les plus pauvres. La preuve, et c'est une constat et non une assertion gratuite, les Restos du Cœur que Coluche avait lancés sur une boutade le 26 septembre 1985 sur Europe 1, accueillent chaque année de plus en plus de "bénéficiaires", nom que l'on attribue par compassion aux pauvres qui viennent avec la honte chevillée au corps chercher de quoi survivre.

            Je le dis encore ici, il y a de la déchéance dans notre Nation, la déchéance d'une population de plus en plus paupérisée au profit d'une poignée de dirigeants tant financiers que politiques avec la bénédiction voire l'aide d'une élite politique censée nous représenter à tous. Qu'il s'agisse de droite comme de gauche (enfin ceux qui s'en réclament mais n'en ont que le vernis rouge), quels sont les gouvernants qui ont pris les vraies mesure pour que l'œuvre de Coluche ne soit, comme il le souhaitait, qu'un coup médiatique éphémère ? La réponse est vite trouvée : aucun. Les uns au nom du sacro-saint libéralisme, les autres au nom de la crainte de voir s'évader les capitaux à l'étranger, tous privilégiant l'argent à l'humain, ont laissé se dégrader une situation connue et reconnue mais qui, ne les touchant pas, leur apparaît comme bénigne, presque insignifiante. Il n'est qu'à voir les réactions que j'ai eues et publiées lorsque l'hiver 2009 j'ai écrit aux députés et sénateurs pour leur demander de faire appliquer la résolution, inscrite en tête de mon blog, qu'avait prise notre président occasionnel en 2006.

            On se marrerait certainement beaucoup si cet observateur privilégié de notre société n'avait disparu tragiquement et dans des circonstances assez douteuses le 19 juin 1986, quelques semaines après sa première et unique campagne des Restos. Peut-être aurait-il, durant ces 25 années infléchi certaines décisions prises par l'état pour qu'elles soient moins ridicules et surtout moins liberticides. C'est facile de supputer sur ce qu'aurait pu dire ou faire une personne décédée, me direz-vous, mais il était assez prévisible pour qu'aujourd'hui on imagine des réactions violentes à l'égard du barreur qui mène notre bateau ivre.

            Que l'on soit révolté pour les grossièretés qu'il se permettait mais qui n'étaient jamais vulgaires ou que l'on apprécie la causticité de ses sketches, il ne laissait pas indifférent et même un grand nombre de ceux qui le détestaient reviennent aujourd'hui sur leur jugement. Il avait avant tout le tort d'avoir raison avant les autres.

            25 ans que notre ami a disparu, autant de temps qu'il nous manque, autant d'années où l'on entend dans la rue :

-" Ah si Coluche était là !!!"

            Eh bien oui, il est parti, putain de camion comme le dit Renaud, il est au panthéon des hommes de bien, de ceux qui n'ont jamais oublié que la misère fut leur lot et voulaient l'éradiquer de ce pays que l'on dit si beau au travers du monde, mais que quelques hommes de mauvaise volonté sont en passe de transformer en poubelle sociale avec l'aval d'une frange de la population abrutie par le ronronnement lénifiant d'une poignée de médias plus axée sur sa survie que sur celle du peuple qui les nourrit.

            Combien tu dois rigoler tout la haut sur ton nuage, à moins que la pluie qui parfois nous inonde ne soit faite des larmes que tu verses en voyant la misère dans laquelle nous plongent les petits soldats qui se prennent pour des glands (pardon, des grands).

            Tchao pantin !!!

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commentaires

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<br /> <br />   <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> Bonjour<br /> <br /> <br /> De retour après un long weekend<br /> <br /> <br /> J'espère que tu vas bien ?<br /> <br /> <br /> Je te souhaite une bonne semaine parsemée de petits bonheurs<br /> <br /> <br /> Bisous/Ti bo/Amitiés<br /> <br /> <br /> <br />
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L
<br /> <br /> Coucou Sara,<br /> <br /> <br /> Bon retour parmi les blogueurs, on espère que tu as passé un bon week end... et bonne semaine à venir.<br /> <br /> <br /> Bisous catalans<br /> <br /> <br /> Béa et Lucien<br /> <br /> <br /> <br />
Z
<br /> <br /> Mon doigt a fourché : 19 juin 1986 et non 19 juin 1985. Bises<br /> <br /> <br /> <br />
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L
<br /> <br /> No problem', nous avions traduit...<br /> <br /> <br /> <br />
Z
<br /> <br /> Très bel article de mon maître à penser. La générosité, le partage, la sincérité, la perspicacité et cet art de la dérision, voire de l'autodérision. Et oui ami Coluche, je me souviens de ce 19<br /> juin 1985. Sortie depuis peu de l'hôpital après un grave accident de la route, j'écoutais Europe 1 sur la terrasse de mon jardin, minerve au cou. Quel choc....!!!! J'ai eu plaisir à le retrouver<br /> hier sur France 3. Magnifique personnage qui pouvait tout se permettre, même se présenter aux présidentielles.... mais là aussi, les "glands" ont su le dissuader de poursuivre. Ils lui ont mis la<br /> pression et il a eu les chocottes de se faire effacer pour le compte. Cette entreprise des Restos du cœur qui ne devait durer qu'un an, dure toujours et accueille de plus en plus de gens dans la<br /> détresse. Tu le soulignes parfaitement Lucien et ce qui est tout à fait anormal. "Les glands" qui nous ont gouverné et qui nous gouvernent, de gauche ou de droite, n’ont apporté aucune solution à<br /> cette précarité toujours croissante. Plutôt que de taper perpétuellement sur les classes moyennes, les gros pleins de soupes, les actionnaires de multinationales ne pourraient-il pas contribuer à<br /> cette institution qui devrait de fait revenir à la charge de l’état. Mais non mon Lucien, c’est tellement facile de compter sur le bénévolat de gens comme toi ou moi. Je te souhaite un bon<br /> dimanche et une bonne fête tes papas avec ta Béa. Bises bretonnes mitigées.<br /> <br /> <br /> <br />
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L
<br /> <br /> Bonsoir Zaza,<br /> <br /> <br /> Je crois que nous nous souvenons tous de ce que nous faisions au moment de l'annonce de sa mort. En tout cas pour ceux qui avaient comme modèle sa manière d'analyser les hommes de son époque (qui<br /> n'étaient pas pires qu'aujourd'hui). Je me devais de lui rendre cet hommage.<br /> <br /> <br /> Bien sûr, pour toi, le fait est d'autant plus marquant qu'il a laissé une trace "dans ta chair". Quant à moi, j'ai chialé comme un gamin ce jour-là ... et pourtant, j'étais en vacances sur<br /> l'Atlantique en pleine euphorie ...<br /> <br /> <br /> Bises de nous deux<br /> <br /> <br /> Béa et Lucien<br /> <br /> <br /> <br />
P
<br /> <br /> Bonjour Béa et Lucien,<br /> <br /> <br /> Je me joins aux autres pour saluer l'hommage à notre regretté Coluche, personne avant lui n'avait osé "claquer" ses 4 vérités à tout ce qui détient une miette de pouvoir dans ce pays. Et de mon<br /> sens, il n'a pas encore trouvé de succésseur, sa bouille, sa salopette et son parler n'appartiennent qu'à lui, les "humoristes" actuels ont tous et toutes une tendance politique qui ressort,<br /> Coluche lui... tout le monde en prenait pour son grade.<br /> <br /> <br /> Je vous envoie mes bises et amitiés de mon Nord qui a repris ses couleurs habituelles... couin... couin... Pat... couin<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
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L
<br /> <br /> Bonsoir Patrick,<br /> <br /> <br /> On a toujours une dette envers celui que l'on a pour modèle et tel est le cas pour Michel Colucci en ce qui me concerne.<br /> <br /> <br /> ça y est, la carte de France est revenue dans sa position normale : on crève de chaud ...<br /> <br /> <br /> Bises de Béa et grosse pogne<br /> <br /> <br /> Lucien<br /> <br /> <br /> <br />
J
<br /> <br /> Joli hommage à Michel Colucci. dit Coluche. Rien à ajouter. Ah ! Si, bises à Béa et amtiés de l'Ardeche où le soleil est revenu en force.<br /> <br /> <br /> <br />
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L
<br /> <br /> Bonsoir Jean François,<br /> <br /> <br /> Je te remercie de ton appréciation et t'envoie mon amitié accompagné des bises de Béa.<br /> <br /> <br /> Lucien<br /> <br /> <br /> PS : Béziers remonte en Pro D2 ...<br /> <br /> <br /> <br />
<br /> <br /> tu lui rends un bel hommage<br /> <br /> <br /> et je te rejoins dans tes propos concernant les pauvres et la classe moyenne<br /> <br /> <br /> c'est un triste  constat<br /> <br /> <br /> vraiment LUCIEN je crains pour l'avenir de nos enfants<br /> <br /> <br /> tout est cher, c'est très difficile de trouver du boulot<br /> <br /> <br /> et l'on demande de plus en plus de diplômes tout en étant mal payé<br /> <br /> <br /> passez une agréable fin de journée<br /> <br /> <br /> bisous à vous deux<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> •-~·*'Ś Ő Ń Ŷ Á'*·~-• <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
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L
<br /> <br /> Bonsoir Sonya,<br /> <br /> <br /> Merci de ton appréciation, l'hommage à Coluche est pour moi un devoir dans la mesure où, tu l'auras remarqué, je cite souvent ses réflexions. Il était en quelques sortes une espèce de modèle pour<br /> moi de par l'observation qu'il faisait de notre société. Tu as raison d'avoir des craintes pour l'avenir des enfants, les citoyens ne font rien pour sauver leur futur sauf à suivre aveuglément<br /> les mensonges politiques qui sont proférés dans les divers médias.<br /> Gros bisous de tes amis catalans<br /> <br /> <br /> Béa et Lucien<br /> <br /> <br /> <br />