Quand je vous le disais, certains me faisaient presque grief de m'insurger contre cet exécutif de fantômes de gauche. Ils avaient raison, ce n'étaient pas des fantômes de gauche mais des ectoplasmes de droite.
En effet, comme on peut le constater aujourd'hui, ces messieurs des hautes sphères emploient les mêmes moyens que ceux que l'on a virés en 2012. Ils parlent de dialogue, mais celui-ci est subordonné à une condition : que l'on ne change rien aux projets qui sont sur la table des "dialogueurs". Exactement comme le faisait la droite sous Sarko. Les cheminots ne veulent pas de la réforme qui conduit vers la privatisation de leur outil de travail : on l'appliquera quand même. Ils peuvent aller discuter au ministère des transports, autant qu'ils le souhaiteront, la porte leur est ouverte, mais on ne reviendra pas en arrière, dixit le premier sinistre. Bon, la différence avec le sarkozysme, c'est que la porte est ouverte et on n'a pas peur de faire rentrer les mouches.
Les intermittents du spectacle refusent de se faire paupériser : qu'à cela ne tienne, on appliquera quand même les décisions qu'on a prises pour plaire au MEDEF, sans leur avis. Là, on frise les méthodes de l'extrême droite qui s'attaque systématiquement à la culture pour asseoir ses diktats et imposer ses idées. Là aussi, les artistes peuvent dialoguer, les portes des ministères leur sont ouvertes, mais on appliquera quand même les décisions qu'on a prises sans leur avis.
On voit refleurir les vieilles combines des années droitières de l'état. Monter une partie de la population contre l'autre de sorte que tout mouvement social soit impopulaire. C'est de la faute des grévistes si les candidats au baccalauréat sont stressés et risquent d'échouer. Bon, c'est vrai qu'il y a 8% d'étudiants qui ont recours au train dont 7,5 dans la région parisienne et combien de ceux-ci sont stressés? Ah, à ne pas oublier, les prix de transport dans la région parisienne n'ont rien de commun avec le prix des billets grande ligne ou TER. Un abonnement hebdomadaire parisien coûte à peu près le prix d'un transport Paris Dijon en TGV. De là à déduire que la partie qui sera privatisée ne concerne en rien la banlieue, il n'y a qu'un pas que je franchis allègrement.
Pour les intermittents, on monte la population et particulièrement les chômeurs contre les artistes en leur expliquant que ceux-ci sont grassement payés et participent largement au déficit de l'assurance chômage. Quand bien même ce serait vrai, je préfère, mais c'est personnel, payer des impôts qui vont à la culture plutôt qu'à l'achat d'armes.
Tout ceci est bien entendu savamment orchestré par les médias et particulièrement la télé.
Voilà donc les méthodes qu'emploie cette gauche dont le crédo libéral n'est autre qu'une copie conforme au libéralisme de droite.
Il a raison Manolo, la gauche va mourir, mais ce qu'il omet de dire, c'est qu'il est de ceux qui l'assassinent en instillant le poison qui va la tuer lentement mais sûrement. Renier les grévistes qui font partie de leur électorat et les accuser de prendre les français en otages alors que ce sont eux les preneurs d'otages, montre la bassesse de ces personnages politiques qui se prennent pour le phénix qu'ils n'arriveront jamais à imiter.
C'est vrai que Marine pourra dire merci à ces succédanés de gauche caviar présentée dans une boite en or et vendue par des épiciers de seconde zone.
Je suis complètement écœuré par ces gouvernants provisoires qui sonnent la fin de la vrai gauche et préparent l'avènement d'un troisième Reich à la française.