C'est certain, je ne vais pas être le seul à évoquer la venue surprise du petit roi à Gandrange, mais je ne peux pas passer sous silence cet acte de bravoure, cette preuve de courage, cet héroïsme patriotique.
Imaginez un peu la situation:
- Il s'est fait brocarder la semaine dernière pour ne pas être passé par Gandrange et Metz.
- Il s'est fait chambrer par le monde entier pour le placement en cocon (ou co-con) de son fils prodige, l'éternel redoublant de la fac de droit (à la fac de gauche, il n'aurait pas refait deux fois la même année, on l'aurait viré avant).
- Il félicite les ministres qui font corps (sans jeu de mot) autour de l'agité des testicules Mitterrand.
- Il commence à flipper pour le roi des pièces jaunes au deuxième tour de l'élection de Poissy (il se dit certainement que dans Poissy, il y a poisse).
Autant de chapes de plomb qui viennent s'abattre sur ses frêles épaules après ses "oublis" de visite de la semaine passée. Ca fait beaucoup pour un mini Roisident qui tient plus à son image qu'au bien-être de ses sujets ou de ses compléments d'objet directs.
Il s'est dit, ce matin, en se rasant devant sa glace, car il se rase tous les matins pour éviter d'abîmer le col de ses chemises :
-" Et si j'allais faire un saut à Gandrange, sans avertir personne, comme ça, au débotté, par surprise, peut-être que ça me ferait remonter dans les sondages ? De plus, si je briffe bien les télés, elles vont clamer haut et fort que je tiens mes promesses et hop ! La semaine prochaine je prends 10 points dans le sondage de satisfaction, et en attendant, on oublie le placement de Jeannot à la défonce et les petits garçons du neveu à Tonton."
Tiens ! Il me rappelle Perette et le pot au lait, et ça me fait penser à la fin de l'histoire (adieu veaux, vaches, cochons, couvée …) qui serait bienvenue en 2012.
Voilà comment, pris d'une vertigineuse envie de faire le paon, il a décidé de prendre tout le peuple à contre-pied.
Tout le peuple ? Certainement pas car dans les citoyens, il existe encore des gens qui réfléchissent au-delà des informations téléguidées et qui en y regardant de plus près, démontent avec délectation et … un brin de jugeote … l'échafaudage de la Perette des temps modernes.
Bien ! Il a fait l'objet d'une promesse de la part des ouvriers d'Arcelor Mital, être reçu "comme il se doit" si un jour il revenait sur la terre de ses envies de voyage de noces. Il fallait donc qu'il n'avertisse de sa venue qu'au dernier moment. La mairie de Gandrange a été prévenue 5 minutes avant son arrivée et le préfet a avisé les participants à la réunion prévue de longue date en mairie, 1/4 d'heure avan), c'était la condition essentielle pour éviter l'accueil (ou l'écueil) chaleureux des métalos.
Passé ce premier pas, il a fait des annonces ronflantes pour prouver qu'il s'intéressait à l'affaire, mais il ne s'est certainement pas rendu compte qu'il prouvait aussi qu'il avait raconté n'importe quoi à propos de Mital dans son interview télévisée du début d'année.
Mais qu'a-t-il annoncé ?
- 300 millions d'euros de contrat entre la société anglo-néerlandaise Corus et Réseau Ferré de France, ce qui ne concerne ni Arcelor Mital, ni Gandrange, et qui a été signé hier sans aucune intervention élyséenne.
- 20,5 millions d'euros pour la création de 100 emplois en Moselle (pas à Gandrange). 66 à Yutz et 33 d'ici à 2010 on ne sait où pour un atelier de coupe et de cintrage (Il s'y connaît en cintrés).
- Pour Gandrange, il devrait y avoir un déblocage de crédits de 5 millions d'euros pour la formation de 120 apprentis aux métiers de la métallurgie (qui est en voie d'abandon, rappelons-le).
Après ce déploiement de miroir aux alouettes, il n'a pas pu se retenir de l'autosatisfaction teintée de faux repentir qui semble l'animer depuis qu'il a fait son malaise banal :
-"J'ai mesuré l'ampleur de la déception lors de ma visite en Lorraine il y a quelques jours. J'ai décidé d'y retourner. C'était une erreur".
Je dirai que pour les sidérurgistes du coin, c'était une horreur.
Et puis il est parti apporter la bonne nouvelle à Metz : on remet un peu de troufions pour remplacer ceux qu'il virés … il va en causer à sa cop' Angéla (blanche neige) …
En fait, Naboléon avait besoin de reprendre la main pour tenter de retourner une opinion de plus en plus contrastée pour ne pas dire hostile à son égard, celui de sa progéniture et de sa cour.
Et il prolonge, le petit Nicolas, il a donné une interview à son quotidien de référence, celui qui manie la brosse à reluire comme aucun autre, le seul à connaître la vérité qu'il faut diffuser (pas la vraie, celle du Roy), le dépositaire des scoops de la Sarkozye, le confident du régime, j'ai nommé : le coiffeur (pardon, le Figaro). Pour son torche cul préféré, il prend la défonce (pardon, la défense) du neveu de Tonton, de son fiston que l'on prend pour tête de turc alors qu'il n'est pour rien dans son élection future jouée d'avance grâce à l'impartiale neutralité de son père que l'on veut atteindre au travers du fils (la phrase est longue comme peuvent l'être tous les drames), évoque l'élection de 2012 pour laquelle il n'est pas encore prêt à répondre… et croyez bien que ma réponse est sincère …ajout-t-il. Ben voyons, il ne peut répondre mais c'est sincère. C'est qu'on finirait par croire qu'il se demande ce qu'il fait là, l'animal !
S'il ne sait pas ce qu'il fait, je vais le lui souffler à l'oreille :
-" Il emmerde les citoyens".