Vous connaissez Guaino ? Si, si, Henri, le cornac de l'éléphanteau élyséen, celui dont les initiales HG sonnent comme Halte Garderie ? A part ça, il s'agit du conseiller spécial de Sa Minesté Nique premier, son directeur de conscience (si tant est que le roi en ait une), son éminence grise, le Jiminy Criquet de notre Pinocchio.
Je ne reviendrai pas sur le postulat qu'il ne représente rien d'autre, dans notre république de plus en plus monarchique, que le fait du prince. Pour cela, et uniquement ainsi, il se croit autorisé à donner publiquement des leçons à la police, la justice et tous ceux qui ne sont pas de l'avis du mini pachyderme qu'il cornaque. Il s'autorise des prises de positions publiques qu'ensuite les traîne-savates de la majorité se croient obligés de reprendre en chœur pour plaire au roi et continuer à faire partie de sa cour tout en draguant les voix du FN, puisque c'est devenu la mode de l'UMP.
Je disais donc que ce particulier qui n'a pas plus droit à la parole que vous et moi, se fend de déclarations relayées comme il se doit par les médias unanimes dans la sauvegarde de la parole royale, déclarations prônant les idées qu'il développe auprès de son insigne mentor dans la plus pure tradition du populisme néo fasciste. Bien sûr, en tant que conseiller spécial, il est en droit de distiller des préconisations à celui qui l'a embauché et qui le paye (avec notre argent, je sais) pour le voir jouer le fou du roi comme au temps de la féodalité. Seulement, ce temps est révolu, et les conseils du pékin du coin on s'en contre fout dès l'instant où il existe des lois que seuls les tribunaux sont habilités à appliquer. Donc ce monsieur recalé trois fois au concours d'entrée à l'ENA semble vouloir dicter aux magistrats ce qu'il convient de faire, au détriment bien sûr de l'application des lois. Il prend le prétexte de l'accident qui a coûté la vie à trois personnes suite à l'irresponsabilité d'un chauffard ivrogne pour s'immiscer dans la vie politique et faire son show. Certes, cet accident est révoltant, le fait que le conducteur soit un récidiviste peut paraître inepte, mais la loi est la loi et elle a été appliquée dans le premier cas et, n'en doutons pas, le sera dans le deuxième également. A partir de là, on peut être d'accord ou non avec le verdict qui tombera lors du jugement qui va suivre, mais de quel droit un conseiller du roi vient-il expliquer ce que doivent faire les juges ?
Décidément, depuis que ce bonhomme fricote avec l'actuel locataire de l'Elysée, j'ai honte d'avouer avoir vécu dix ans en Arles, reflet de tant de civilisations qu'il dénature par ses seules prises de position emboîtées par son employeur.
La moindre des décences d'un conseiller, c'est de rester dans son strict rôle d'homme de l'ombre et de ne pas se vautrer devant les objectifs et les micros pour apporter une parole dont personne ne veut puisque par essence, un conseiller n'est pas élu mais opté par celui à qui il est chargé de prodiguer des conseils. Il devrait se contenter de ce rôle et pour le reste : fermer sa gueule.