Le serpent de mer est de retour, il y avait bien quelques mois qu'on n'avait pas reparlé du trou de la Sécurité Sociale. Ca nous manquait ce remue ménage autour du "trou", toute cette culpabilisation des pauvres gens, malades de surcroît, qui font grimper le déficit vers des sommets vertigineux, alors que l'Etat qui "oublie" de verser des millions d'euros de cotisations annuelles pour l'assurance maladie des fonctionnaires est une personne morale vertueuse. On se souvient d'ailleurs de Dati qui a repris le travail dans les jours qui ont suivi son accouchement pour faire économiser des indemnités maladie à notre Sécu.
L'Assurance Maladie, sous le vocable de Sécurité Sociale, est née le 4 octobre 1945. Comme son nom l'indiquait elle était mise en place pour que le peuple soit assuré. Aujourd'hui, son nom signifie qu'on a la certitude qu'elle est malade.
Trêve de plaisanterie, indépendamment des oublis coupables de l'Etat, comment se forge l'essentiel du déficit ?
Les licenciements, les faillites, les remplacements de personnel par des machines sont pour l'essentiel un élément de la baisse des recettes alors qu l'augmentation de la population est l'élément majeur de la hausse des dépenses.
Qu'a-t-on fait jusqu'à présent ? De vaines tentatives, aussi infructueuses qu'incongrues. Création de la CRDS et de la CSG, augmentation des cotisations, création du forfait hospitalier, invention des vignettes de couleur pour moduler les remboursements, forfait sur les boites de médicaments et les actes de médecine, retrait d'une quantité énorme de médicaments du droit au remboursement, etc … autant de "mesures" qui ont fait la preuve de leur inefficacité.
On nous annonce un déficit de 20 milliards d'euros pour 2010 et nos ministres nous expliquent qu'il faut faire quelque chose, relayés en cela par des médias tout acquis à la cause. Et voilà la nouvelle idée de génie (sans bouillir) de nos grands penseurs Bâche l'eau et Dard Cosse : on va augmenter le forfait hospitalier de 25% et commettre une nouvelle liste de médicaments non remboursés, par exemple, le paracétamol.
La situation va certainement s'arranger grâce à ça. Adeptes des délocalisations qui fabriquez du chômage en quantité, dormez en paix, le peuple veille, vous n'aurez plus à payer pour ces malades qui ne sont même pas des ouvriers de vos usines si ça se trouve, et vous n'aurez plus à faire de retenues sur les salaires de ceux que vous aurez jetés à la rue, les français paieront pour vous surtout s'ils sont malades car l'entraide joue à plein dans notre pays, ce sont les malades qui financent les remboursements des malades. L'égalité selon l'interprétation étatique du moment.
Il y a fort à parier que, comme pour la taxe carbone, on nous annonce un passage du forfait hospitalier de 16 à 20 euros pour finalement le fixer à 16, comme cela, le français moyen (très moyen d'ailleurs) aura l'impression d'avoir gagné deux euros. Toujours ces mathématiques ultra modernes qui vous donnent l'impression de gagner quand vous perdez moins. C'est d'une mièvrerie et d'une bassesse totalement navrantes.
Et dans tout ce micmac, il y a les mutuelles qui peu à peu répercutent les baisse de remboursements Sécu en augmentant les cotisations pour pouvoir compenser, si bien que dans peu de temps, le pauvre citoyen de base ne pourra plus payer une mutuelle et par voie de conséquence, se retrouvera écarté des soins. La médecine à deux vitesses n'est plus en marche, elle court, à la grande joie des assurances privées qui n'attendent qu'une chose, reprendre les mutuelles sous leur coupe. Et vous, sinistres sarkozystes, serez heureux de ne plus avoir à payer des retraites car sans soins, les vieux mourront plus "jeunes".
L'Etat a trouvé des dizaines de milliards pour sauver les banquiers à l'origine de la crise et il fait payer les malades pour financer l'Assurance Maladie. En quelques sortes, l'autofinancement de la maladie. Un comble!