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~~C'est scandaleux ! Deux pauvres cadres supérieurs de notre fleuron du transport aérien attaqués lâchement par des syndiqués énervés, la chemise déchirée, presque en lambeaux, entourés de bons samaritains au crâne rasé prêts à sacrifier leur scalp pour sauver leurs âmes. Les images ont fait le tour du monde, donnant dans le monde une vue désastreuse de notre pays, nous ont dit les "merdias" inspirés se gardant bien de préciser aux yeux de quelles nations … peut-être les Tonga, Andorre, voire la république de San Marino … En tout cas, des JT aux hommes politiques en passant par les syndicats bien-pensants, tout le monde s'est ému à la vue de ces deux pauvres personnages sans cravate, chemise pendante, torse musclé de sportifs de fauteuils en cuir, enfin, quand je dis "tout le monde", je devrais dire : "tous ceux qui se sentent à l'abri des licenciements ou qui ont de quoi assurer un après boulot". Je n'ai jamais été dans ce cas, mais j'imagine que la perspective d'une privation de revenus quand on a une famille à nourrir, un loyer à payer avec tous ses frais annexes, sans oublier les dépenses pour le transport. Alors, sans pour cela approuver les violences physiques, je comprends que l'on se sente rendu à des extrémités, acculé à la haine et enclin à la vengeance. Est-ce une raison valable pour ordonner l'arrestation des "présumés coupables" chez eux à 6 heures du matin comme s'il s'agissait de vulgaires trafiquants ? La justice de notre pays est beaucoup moins "matinale" avec les hommes politiques, jamais Sarko n'a eu le traitement de faveur de potron-minet. Comme dans tout conflit, il faut chercher la racine du mal qui a conduit à l'explosion, et là, le mal vient de la direction de l'entreprise. Faire du chantage aux licenciements n'est même pas digne d'un petit artisan envers son ouvrier incompétent, ce dernier serait bien trop humain pour utiliser de telles méthodes de voyous. Je disais donc que cette entreprise, dirigée par des incompétents qui n'ont même pas su anticiper la concurrence et ont lapidé les fonds dans des achats, fusions et autres partenariats qui ne s'imposaient pas, veut aujourd'hui faire payer les ouvriers pour ses propres fautes. Cela ne choque pas le moins du monde les bons pasteurs du peuple et leurs relais médiatiques. Ce n'est pas de la violence, c'est naturel, ça se situe dans la norme mondiale, à moins que ce ne soit la nouvelle norme française, celle préconisée par le MEDEF, et les deux Manu (Valls et Macron). Ceci expliquerait finalement pourquoi on ne va pas chercher dès six heures du matin les dirigeants ripoux qui licencient pour cause de rapport aux actionnaires. On vit une époque formidable, il est question de faire travailler les ouvriers de plus en plus longtemps, de donner aux patrons la latitude de les licencier à n'importe quel moment, de les rendre taillables et corvéables à merci avec des horaires et amplitudes suivant les fantaisies des patrons. Il ne manque plus qu'à autoriser le travail des enfants à partir de 12 ans et nous serons enfin parvenu au progrès du … dix-huitième siècle … Nous sommes partis sur un toboggan qui nous entraine dans une plongée vers le nationalisme et les révoltes ouvrières, une résurrection des camisards. Le pire, c'est que l'Etat savonne copieusement la pente … et qu'il s'en vante.