Voilà, c'est fini … non pas la chanson du "castrat" de l'ancien groupe Téléphone, mais les ennuis avec Alice et les jours de décompression en famille qui s'en sont allés.
Nous replongeons donc dans la vie quotidienne qui apporte son lot de mensonges politiques, de fanfaronnades ubuesques de Petitou premier et d'explications alambiquées de choses simples par les médias pour tenter de nous enfariner un peu plus chaque jour à la poudre de perlimpinpin du pouvoir plus démagogique et puant que jamais.
Le nuage de cendres de l'imprononçable volcan islandais et la méga fuite de pétrole de Louisiane n'ont pas réussi à noircir totalement le paysage politique français, le gouvernement et son idole se sont donc chargés de peindre en noir ce qui restait de couleurs.
Dans le genre :
-" Tout va pour le mieux, mais vous verrez, quand nous serons passés par là, vous retrouverez sourire et joie de vivre grâce à nos mesure draconiennes, drastiques et surtout exemplaires aux yeux des autres Nations."
Car, voyez-vous, toujours prompts à donner des leçons aux autres, on nous explique, comme le nuage de cendres qui évite soigneusement notre pays, tel celui de Tchernobyl, comme la crise des "subprimes" qui ne touchait que les autres, que nous sommes les tracteurs de l'humanité (pas le journal, la population de la terre).
On nous gonfle le mou avec des plans d'austérité qui ne veulent pas dire leur nom car c'est tabou et ça peut faire peur au bon peuple de France qui est déjà en désamour avec son guide spirituel. Le Fion, son nainsident lui a demandé de trouver les mots en forme d'ersatz pour expliquer aux citoyens que geler les dépenses de l'Etat ce n'est pas de la récession, c'est de la suppression de fonctionnaires et de la stagnation de leur pouvoir d'achat, enfin toutes choses qui font plaisir aux frustrés majoritaires qui n'ont jamais eu assez d'intelligence pour entrer dans la fonction publique. Il nous raconte que le ralentissement de l'économie est mondial (il disait déjà la même chose en août 2008 quand il claironnait que la croissance serait positive en 2009), que les autres pays sont plus mal en point que le nôtre et que la fiscalité n'augmentera pas pour compenser les trous qui se creusent dans notre budget. Des mesures seront annoncées cet été (tiens donc ???) concernant la révision générale des politiques publiques (traduisez : suppression de fonctionnaires). Il en profite, par la même occasion, pour expliquer qu'en matière de réforme de l'hôpital et des universités, on peut aller se faire traire dans la laiterie du coin, le gouvernement ne fera pas de concession … retour à la dictature … qu'on se le dise.
Et le roi de la csardas est venu, pour rajouter à la joie ambiante, nous raconter à grand renfort de tics et de haussements d'épaules que lui, le sauveur de l'humanité, le grand prêtre de la clairvoyance, le génie de la rhétorique, le forçat de la diplomatie, le gourou de la finance mondiale, lui, le président du monde (enfin de quelques français), le Zeus (dieu grec … est-ce un hasard ?) menaçant de sa poignée d'éclairs, allait frapper énergiquement de son poing meurtrier toutes les agences de notation qui sont à l'origine de la chute des bourses.
Ah, quand j'ai entendu, à demi réveillé, cette réflexion un matin de la semaine dernière, je me suis dressé sur mes ergots et au lieu de lancer un énorme "cocorico!" de fierté nationaliste, je me suis étranglé d'un :
-"Ah le con !!!"
Et j'ai aussitôt pensé aux bourses, pas les miennes, ni les siennes, celles qui sont en pleine dégringolade et j'ai analysé la situation avec mon petit cerveau, loin de celui d'un président du monde.
Les actions, c'est quoi ?
Un paquet de bouts de papiers sans aucune valeur autre que celle de l'imprimerie ou une ligne sur un écran d'ordinateur dont on fait et défait le montant financier par la loi de l'offre et de la demande. Si on s'attarde sur le sujet, on constate que plus il y a de la demande, plus le prix monte et inversement. Alors, que dire et que penser?
Une agence de notation, américaine de préférence, lance une rumeur de faillite d'un pays, une autre, toujours US, prétend à l'extension des risques et aussitôt, les boursicoteurs pris de panique mettent leurs papiers ou leurs lignes d'ordinateurs en vente, le marché s'écroule aussi sec. Les grosses boîtes amerloques achètent à petits prix ces reliefs de festins faisandés et dans quelques mois, les mêmes agences de notation diront que tout va bien et tous les boursicoteurs voudront racheter leurs anciens biens ce qui fera remonter les actions et remplira les poches des ricains. Bilan de l'opération, la monnaie unique européenne aura pris un grand coup dans la gueule et les amerloques nous auront volé des usines d'où ils vireront le personnel pour nous affaiblir un peu plus par le chômage. C'est ainsi que l'Amérique va se remettre de la crise qu'elle avait provoquée avec ses subprimes et nous enfoncer un peu plus dans la vase où nous mettent les libéraux européens qui ne veulent pas prendre les bonnes mesures.
Et Zorro, dans tout ça, il nous raconte qu'il va moraliser les agences de notation, les mettre au pas … mais il oublie qu'il est en France, dans un pays qui devient peu à peu sous-développé et que ce n'est pas de là qu'il va dicter la loi aux financiers US.
J'en entends certains d'ici me reprocher de critiquer. Mais que peut-il faire ? Que peuvent faire les gouvernants des pays européens ?
Une seule réponse s'impose à mon esprit :
-"Nationaliser les banques."
Puisque ce sont ces établissements qui prêtent aux états à un taux frisant l'usure, autant les nationaliser et se servir dans leurs caisses bien remplies par l'escroquerie de leurs petits clients. Quant aux bourses, puisqu'elles travaillent avec de l'argent fictif, autant les supprimer, ce qui éliminera un tas de sangsues intermédiaires inutiles et règlera le problème de la poignée de traders qui se gavent sans payer le moindre impôt.
Je m'explique, les actionnaires ne sont rien d'autre que des participants au capital des entreprises et tirent des bénéfices ou des déficits de celles-ci. Autant donc passer à la caisse directement comme le font les ouvriers sans pour cela devoir faire le transit par une institution inutile qui n'est là que pour permettre les jeux d'écritures et faire de l'argent à bon compte.
Seulement voilà, rase mottes est tout en gueule mais surtout pas en actes. Il veut mettre les autres au pas, mais son pas est si petit qu'il se fait enjamber.