Il y avait un sacré moment que le couple comique n'avait pas fait des siennes. Quand je dis comique, je devrais préciser tragi-comique car vus de notre côté, ce qui parait comique pour eux devient de plus en plus tragique pour nous.
Laurel Sarko et Hardy Bertrand sont revenus sur le devant de la scène avec, comme figurants, toute l'armée UMP dirigée par Jacques Tati Copé pour nous écrire le nouveau film : "L'été meurtrier 2".
Le petit maigrichon nous interprète un rôle de composition tout en délicatesse, dans la peau d'un monarque zen et très entendu qui apparaît le plus possible à l'écran, que ce soit au milieu de la volaille dans la cour de ferme, parmi les invités de la cour monégasque ou dans la cour d'une école à Beauvais. Pour lui, tout est toujours question de cour et son rêve est d'envoyer ceux qui n'approuvent pas ses actions en cour d'assises. Il est un peu court et risque de renvoyer le peuple manifester sur les cours à force de vouloir le prendre de court.
Pendant que ses seconds rôles et ses faire-valoir s'échinent à prendre à leur compte les idées de merde qu'il développe, lui se montre ainsi dans tous les lieux où, le hasard faisant bien les choses, se trouvent des caméras. Vous allez bientôt le voir sur le tour de France et pour peu que nos françaises gagnent le mondial de foot, il apparaîtra en haut du perron de l'Elysée entouré de ces dames en bleu.
Ses seconds rôles, disais-je, travaillent à développer les idées anti-sociales et démagogiques qu'il émet un peu comme les pets que largue un mangeur de cassoulet : fréquents et malodorants. Et les idées actuellement foisonnent, car il faut profiter de l'actualité bien orientée qui sert d'écran de fumée et des vacances bienvenues pour mieux sodomiser le brave citoyen plus enclin à regarder le ciel de son lieu de villégiature et à commenter les affres de l'affaire DSK qu'à se pencher sur les mauvais coups que le pouvoir en place lui fomente.
A vous de juger. Les pauvres travailleurs nés après 1955 vont devoir cotiser 3 mois de plus selon le bon vouloir de messires BX (pas la bagnole, le Hardy de St Quentin). Il va pondre un décret dans ce sens … après tout, lui que accuse la presse de fascisme (voir plainte de Médiapart) ne fait preuve finalement que d'autoritarisme et se passe allègrement de négociations avec les partenaires sociaux … où est la différence ?
Décidément, il est des personnages qui transforment en or tout ce qu'ils touchent, lui, il transforme tout en merde. A croire qu'il est habité par la bactérie E.coli. Des entreprises de démolition du système de santé qu'il a initiées aux bombardements du contrat social qu'il entreprend, il passe tout en revue et saute sur tout ce qui pourrait le mettre en avant, il croit bon d'aboyer à la moindre ombre qui passe, histoire, comme les petits chiens, de signaler sa présence. Voyez sa "réforme du médicament" (qui vient donner un coup de hachoir supplémentaire à la sécu), il préconise le renouvellement tous les 4 ou 5 ans des membres des commissions chargées de donner le feu vert aux médicaments. Règle qui, bien sûr, ne s'applique pas aux élus dont il fait partie.
Enfin, le metteur en scène et tous ses figurants sont en train de nous concocter un repas pantagruélique à base de privations et de menaces sur nos vies même.
Il est fortement question d'abroger les 35 heures déjà bien saccagées par les mesures anti-syndicalistes prises dans le courant de ce premier (et seul je l'espère) mandat de Laurel Sarko, d'augmenter la TVA de 5 points (une paille), elle passerait de 19,6 à 24,6%. Ce dernier coup de fusil est tiré avec le motif louable (mais totalement faux) de permettre plus de justice sociale car en même temps, on diminuerait les cotisations sociales payées par les entreprises. En clair, on vous demande de perdre 5% de pouvoir d'achat d'un seul coup… Tout ceci n'est qu'un début, les figurants sont en train de nous préparer un programme spécial pour les élections de 2012. Il sera caché derrière l'écran de la sécurité dont le sinistre Guéant peaufine la sauce, et orienté comme un fût de canon vers l'opposition que l'on fera tout pour discréditer.
A propos d'opposition, j'ai posé la question au PS de savoir si la loi sur le report de l'âge légal de départ à la retraite serait abrogée et je n'ai eu comme explication qu'une série de phrases en langue de bois m'expliquant qu'il fallait passer par la concertation avec les partenaires sociaux puis déposer un nouveau projet de loi qui serait discuté avec l'opposition dans les deux chambres avant d'être appliqué, ce qui demanderait "du temps"… Eh! Les copains! Vous en avez, vous, du temps ?
Eh bien moi, NON!!! Et je dis qu'il est tout simple de présenter un article unique aux deux assemblées disant que l'on revient à la loi applicable avant le 1er juillet 2011, soit retraite à 60 ans. En un mois, l'affaire est réglée et on rediscute avec les syndicats après. Décidément, je me méfierai toujours du PS.
Pour en revenir à Laurel et Hardy, je crois finalement que je me suis trompé, on a plutôt affaire aux Marx Brothers.