Vous connaissez certainement le mot anglais "low-cost", vous savez qu'il s'applique essentiellement au transport aérien ou ferroviaire, aux locations de voitures, voire à la grande distribution, mais vous ignorez certainement sa dernière application. C'est notre mètre à talonnettes qui est à l'origine de sa déclinaison pour l'agriculture.
Personne n'a oublié, j'en suis certain, la fameuse histoire du plombier polonais qui devait venir réparer nos canalisations pour permettre à son employeur d'engranger plus de bénéfices car à facture égale, l'ouvrier pouvait être moins payé grâce à la directive Bolkestein.
Cette directive avait été amendée et votée par les députés européens de droite, mais jamais transposée dans notre législation. Ainsi, jusqu'à présent, aucun travailleur européen étranger à la France n'était venu se faire exploiter par des patrons ripoux de notre pays, mais c'est terminé, la porte va s'ouvrir, certes en catimini, mais en grand, très grand, la porte va béer.
Notre inventeur d'anciennes nouveautés vient, sur les indications de son conseiller agricole Malvezin (traduisez mauvais voisin), de donner une feuille de route au sinistre Bruno Le Maire pour qu'il suggère aux agriculteurs de les aider à créer à l'étranger des structures d'intérim pour faire venir des travailleurs. Ainsi, le problème de la main d'œuvre trop chère serait réglé, mais pas celui du chômage en France.
Une fois encore, pour satisfaire le syndicat marron des agriculteurs, qui prêche pour sa paroisse, Naboléon ne recule devant aucun sacrifice, si ce n'est celui de ses travailleurs dont manifestement il n'a rien à cirer. Il nous crée le travailleur low-cost, celui que l'on va chercher dans les pays de l'est où n'existe pas de SMIC ni de durée légale du travail de manière à les payer un minimum et les faire bosser un maximum. Pour bien enfoncer le clou, le sinistre de l'agriculture a rencontré à plusieurs reprises et dans plusieurs départements des représentants de la FNSEA, le syndicat de soutien à Sarko, il leur a expliqué comment "faire baisser les coûts de production en réduisant celui de la main d'œuvre".
Ce système est déjà en vigueur dans certains pays européens comme l'Allemagne, à titre d'essai probablement, et les dégâts sont impressionnants. La filière porcine par exemple n'utilise pratiquement plus que des ouvriers polonais, roumains ou bulgares.
Voilà donc comment, lorsqu'on ne peut pas délocaliser les champs, les animaux, les serres ou le soleil, on délocalise la main d'œuvre. Ainsi, le coût est de 7 euros de l'heure pour les industriels de l'abattage allemand au lieu de 15 avec un ouvrier autochtone.
Quand on sait que l'heure en France revient à 20 euros, on comprend pourquoi le nabot veut importer la main d'œuvre des pays de l'est. Ce système permet de baisser le coût au kilo de 5 centimes.
En conséquence, s'il est vrai que le prix de la viande baisse de 5 centimes le kilo, on est en droit de se poser des questions sur la hausse potentielle du bénéfice des patrons et surtout sur la hausse future et indubitable du chômage dans l'agriculture.
Une fois de plus, on voit bien comment l'incompétence, l'inconséquence et le dédain de l'ouvrier amène notre petit, très petit Président à pousser les salaires des ouvriers vers le bas.
Comment avoir un seul instant l'idée qu'un pareil personnage pourrait revenir au pouvoir en 2012 ?
Non ! Il faut le zapper à chaque occasion et dès la prochaine élection.
Vous voyez, Noël approche, le sapin qui fait partie de l'agriculture va trôner dans nos foyers. Je vous conseille vivement de suspendre, comme moi, une photo de Sarko au sommet de l'arbre, ça vous fera des économies car vous êtes certains qu'il vous mettra les boules.